À La Trente-Huitième Minute...

The Monster Squad (1987) 

...Dracula se réveille de mauvaise humeur et décide lâcher sur le monde une éternité de ténèbres avec l'aide de la momie, du loup-garou et tous les autres monstres libres de droits.
Heureusement, une bande de jeunes dangereusement exaltés sont là pour contrecarrer le noir dessein du suceur des Carpates.
Pour cela ils demandent l'aide d'un vieil immigré Allemand qui les terrifie...


Comme disait Blondin : "Tu vois Tuco, le monde se divise en 2 catégories : ceux qui aiment Les Goonies et ceux qui préfèrent Monster Squad."
Je cite de tête...
En ces temps de nostalgie doudou des années 80 (en attendant la nostalgie doudou des années 90),
il faut que j'avoue que le film de Richard Donner a toujours suscité en moi au mieux une indifférence polie au pire un rejet pur et simple digne des Visiteurs ou d' Independance Day pour ce mauvais film mou du genou.
D'accord, Monster Squad n'a pas volé sa réputation de sous-Goonies opportuniste ; les points communs entre les deux films abondent :
De Mary Ellen Trainor qui joue exactement le même rôle à la bande de gamins qui ressemblent plus a une collection clichés qu'a de véritables personnages.
Mais plus que le délire Goonies vs. Dracula qui ne peut que parler à mon cœur de bisseux, il y a une vraie noblesse a vouloir faire un film d'horreur pour enfants comme Gremlins. Et dans le fait de ne pas censurer les gosses pour les faire jurer comme des charretiers.
Et c'est dans Les Goonies qu'on voit des gamins de 12 ans jouer avec des shotguns ?


Un vrai film de passionnés bardé de références a la sous-culture de cette époque dominée par Steven Spielberg et Stephen King.
Et puis les maquillages de Stan Winston et son équipe sont largement meilleurs que le masque dégueulasse de Cynok avec son œil tordu et ses oreilles en plastique, surtout la momie et la créature du lac noir.
Je ne parlerai pas du Dracula d’opérette, élu meilleur Dracu du monde par le magazine Wizard à la surprise générale.
Encore moins d'une série de raccourcis et d'invraisemblances que l'on peu difficilement justifier même si un bon tiers du scénario a été sabré avant le début du tournage.
On retrouve dans l'écriture de Shane Black  la distance ironique de ces dialogues toujours drôles, les gamins de Iron Man 3 ou de The Nice Guys, les obsessions hard-boiled de Last Boy-Scout servis par un Fred Dekker appliqué qui  avait dirigé quelques années auparavant une épatante Night Of The Creeps avant un terrifiant Robocop 3.
Un véritable exercice équilibriste entre un profond respect pour les figures iconiques de la Universal et ce qu'il faut d'irrévérence pour plaire au grand public plus cynique.
Un travail habile avec lequel le duo Black et Dekker (!!!) se torchera avec la grosse blague nommée The Predator.


Mais cette seule scène fait toute la différence. C'est peut-être la scène la moins spectaculaire du film.
Lorsque le gamin s’étonne que le personnage de l'ermite s'y connait en monstre, ce dernier prend un air évasif et lui confirme qu'il connait les monstres tandis que la camera de Dekker (qu'on a connu moins subtil) zoome légèrement vers le bras de l'allemand pour découvrir le tatouage d'un camp de la mort.
D'un seul coup, par la grâce d'un seul plan, le petit film mal foutu surfant sur la vague Goonies prend une toute autre dimension,
une dimension qui fait froid dans le dos.

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